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Comment bien brocanter

Comment bien brocanter

Élément créatif du duo Les Ateliers, Olga Azocar est brocanteuse, mais aussi artisane, créatrice et décoratrice. Autant de casquettes complémentaires pour proposer des pièces qui durent. Elle vient de publier un livre sur une profession en pleine mutation, à l’heure où le seconde main fait boum. Voici 5 conseils de pro pour éviter les brocantes-faux pas et garder le sourire en pistant le bel objet.

Partir avec les bons objectifs 
Ne pas croire que brocante = économies. Chiner, ce n’est pas tant faire des affaires, c’est tomber amoureux d’un objet, et payer le prix juste pour le faire sien. Une pièce rare, introuvable ailleurs, est souvent chère. Sachant que l’ancien part désormais régulièrement à l’étranger, est hors d’état, et devient donc encore plus rare.

Ne pas forcément marchander
On a tendance à l’oublier, brocanteur est un vrai travail : se lever à 2h du mat', braver le froid et les bornes (20 000km/an en moyenne), avoir une culture de l’ancien, repérer le potentiel, nettoyer, décaper, rendre beau… L’idée que les brocanteurs récupèrent des objets est fausse. Ils les achètent puis les revendent. Voilà pourquoi une offre d’achat trop basse peut crisper et tendre l'ambiance.

Il y a «  brocante » et « brocante »…
Il existe plusieurs styles de brocanteurs. Un buffet en bon état vendu à 120€ aux Puces: le prix est déjà bas, on prend sans négocier. Bonne pioche pour le particulier. En offrir 80€, ce n’est ni respecter le travail du brocanteur. En revanche, 250€ dans un déballage paraît trop cher. Dans ce cas, on marchande. Mais 250€ dans une boutique, où le meuble est nickel, mis en scène de manière plus pérenne avec d’autres, c’est le prix normal, pas du vol.

La « déballe", c’est de la balle
La section " déballage " des Puces recèle des bons plans. Les parties couvertes et conteneurs sont des boutiques, on y fait d’autres types d’affaires. Pour les mini prix, direction les vide-greniers où les particuliers se séparent du superflu, à condition de fouiller...

Mollo sur Emmaüs
Petit rappel: ces endroits ont été conçus pour les petits revenus. Vous n’allez pas aux restos du Cœur si vous avez de quoi garnir votre frigo. Emmaüs, c’est pareil ! Y trouver de la marchandise casse ce système de solidarité. On y chine à l’occasion pour soi.

Se fier à ce que l’on aime (vraiment)
C’est encore le mieux pour éviter les déconvenues, les « j’aurais pas dû ». Il est judicieux de garder en tête qu’acheter pour soi ou pour revendre répond à des objectifs très différents* (et d’attaquer le p'tit blanc après la session brocante !)

Profession brocanteur - le guide indispensable pour se lancer, par Olga Azocar, chez Eyrolles

Photos@ Aude Lemaître